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Le guerrier du sacré : guerrier ultime

1) Guerrier de la présence et du don de soi

La nature crée et se renouvelle sans cesse ;

Elle est traversée par la mort en permanence.

Exemple à suivre pour l’être humain.

Présence et engagement renouvelé de son énergie [1],

le guerrier du sacré s’appuie sur le geste de donner.

 

La présence est l’essence de toute discipline.

Du don de soi. De toute créativité.

 

L’artiste comme le yogi doit assumer la responsabilité de sa discipline.

Il y a encore un siècle, les efforts physiques et les privations entretenaient le niveau d’énergie et de discipline. Le confort a beaucoup affaibli les êtres en Occident. – Toute dépendance vis-à-vis de l’extérieur affaiblit.

C’est pourquoi le commun des mortels doit lui aussi, à présent, assumer la responsabilité de sa discipline. La méditation est un des outils qui peut l’y aider

« Le guerrier [du sacré] maintient sans cesse sa discipline

et y prend toujours plaisir. Pour lui, la discipline n’est pas un pensum mais une joie. » (Chögyam Trungpa [2])

 

Le goût de l’effort transcende le goût du confort.

Sa gratification est plus vibrante et plus pérenne.

 

 

2) Guerrier du travail sur soi et de la mort à soi-même

La conscience-présence, plus encore, c’est le travail sur soi.

Un travail qui procède par morts à soi-même successives.

« Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes » disait Rimbaud [3].

Aussi terrifiant. Mais on n’y meurt pas une mais des milliers de fois. À la longue, on s’habitue à ces morts à soi-même successives. « Je croyais apprendre à vivre, j’apprenais à mourir. » (Léonard de Vinci [4])

​La conscience-présence, c’est la pulsion de mort assumée.

​

Le travail sur soi est la condition de la fraîcheur, la source de jouvence. Dans sa propre vie comme au sein du couple.

C’est aussi la porte du merveilleux. Pas de merveilleux sans cette présence de la mort, sous une forme ou une autre.

Mort, fraîcheur et merveilleux.

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Le besoin de guerre : besoin de pleine présence, besoin de l’énergie vitale ; « Il faut que violence s’exprime ».

Seul l’intérieur offre à cet égard une solution durable.

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La guerre ultime : le travail intérieur ou travail sur soi.

Guerre sainte entre toutes, qui élimine toutes les autres.

Et chemin vers la pleine présence.

​

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3) Guerrier de l'intégration de la violence en conscience

Le guerrier du sacré est en route vers la pleine présence, la connexion au tout.

La pleine présence, c’est d’abord un corps habité : pieds, sexe, ventre, cœur, esprit.

Ce qui passe par l'intègration de la violence, des niveaux extrêmes de l’énergie : furie, joie totale, survie…

Les Écritures shivaïtes reconnaissent la possibilité d’intégrer ces niveaux extrêmes d’énergie en conscience. Ces états sont même des occasions privilégiées de faire l’expérience de la conscience : « Au comble de la furie, ou transporté de joie, ou épouvanté et ne sachant plus que faire, ou encore courant à perdre haleine pour sauver sa vie, en prenant conscience le yogi atteint l’espace où la conscience est établie [5]. »

 

                                                        

 

[1] Cf. Tarthang Tulkou, L’esprit caché de la liberté, Albin Michel, 1986, p. 111.

 

[2] In Shambhala - La voie sacrée du guerrier, Seuil Points Sagesses, 1990, p. 169.

 

[3] In Une Saison en Enfer.

 

[4] In Léonard de Vinci, Marcel Brion et collectif, Hachette, Génies et Réalités, 1959, p. 21.

 

[5] D’après Spandakarika - Stances sur la vibration de Vasugupta, introduction et traduction par Lilian Silburn, De Boccard Éditions, 1990, verset 22.

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